REPLAY >> Mardi 9 février 2021, l’AFJA a organisé une visioconférence sur l’éthologie appliquée aux animaux d’élevage, animée par Marie Nicot, journaliste indépendante.
Pauline Garcia, éleveuse en bovins allaitants salers dans le Cantal, applique aujourd’hui les dernières recherches en éthologie sur le terrain et forme d’autres éleveurs.
Lors de cette rencontre, elle est revenue sur son expérience terrain : « l’homme doit en permanence s’adapter au comportement animal. Si on ne se comprend pas, on risque l’accident ».
Forte de ses formations auprès d’éleveurs, elle sait qu’il n’est pas toujours évident de se remettre en question, pourtant le profil de l’éleveur influence l’animal. « Les gestes et les pratiques influencent la réponse de la vache (…) Les éleveurs sont sensibilisés à ça, mais pas assez conscients des traces qui restent dans la mémoire des animaux. Il faut introduire du positif dans la gestuelle », explique-t-elle.
Les connaissances sur le comportement des animaux de la ferme sont à ce jour moins pointues et moins appliquées que celles concernant les animaux domestiques.
Luc Mounier, directeur des formations de l’école vétérinaire VetAgro Sup de Lyon, spécialiste du bien-être des animaux et responsable de la chaire bien-être animal, rappelle que « l’on ne peut pas évaluer n’importe quoi, puis dire qu’on a améliorer le bien-être animal ». Il est nécessaire de connaitre les comportements normaux de l’animal pour repérer les modifications du comportement, les comportements anormaux et les modifications du rythme d’activité de l’animal, estime-t-il.
Par ailleurs, son analyse s’appuie sur les cinq libertés de l’animal :
- Absence de faim et de soif
- Absence d’inconfort
- Absence de douleur, blessure, maladie
- Possibilité d’exprimer son comportement
- Présence d’émotions positives
Ce retard dans la recherche éthologique et sa traduction sur le terrain explique en partie la lente amélioration du bien-être des animaux de rente.
La diffusion des connaissances se fait principalement auprès d’éleveurs ou d’organismes de la branche élevage, mais il y a peu de demande de la part des lycées agricoles ainsi que de la part du grand public.
Ils en parlent
Web-agri : « L’éthologie appliquée à l’élevage : plus de temps, de sécurité et de plaisir »