« Nourrir sans dévaster », rencontre avec Érik Orsenna et Julien Denormandie, co-auteurs

Lundi 26 février 2024, l’AFJA a organisé une rencontre avec Érik Orsenna et Julien Denormandie, co-auteurs du livre Nourrir sans dévaster, éditions Flammarion, février 2024.

La rencontre a été animée par Eric de La Chesnais, président de l’AFJA, lors du Salon de l’Agriculture.

Le mot des auteurs :

Nous aimons le pain mais ne chérissons guère les céréaliers. Depuis l’enfance, nous adorons les vaches mais condamnons les éleveurs.

En bons Français, nous répétons adorer manger mais accordons de moins en moins d’attention à notre alimentation.

Au pays de Pasteur, nous nous méfions de la Science alors que, grâce à elle, une révolution se prépare.

Julien a été ministre de l’Agriculture. Érik aurait rêvé de l’être. Pour tenter de comprendre et de dépasser ces contradictions, nous sommes partis en voyage. Aux quatre coins de la France, mais aussi ailleurs en Europe. Et en Chine, au Brésil, en Égypte, en Ukraine.

Nous avons visité des fermes et des élevages de toutes tailles et des labos prometteurs. Nous avons rencontré des personnages d’aujourd’hui, de demain mais aussi d’hier. Loin de tomber toujours d’accord, nous nous sommes réunis sur l’enjeu essentiel : nourrir toujours plus d’êtres humains sans dévaster leur planète.

L’intégralité du replay est à voir ici.

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LES MINUTES

00:00:00 : Début

00:00:14 : Présentation

00:02:43 : Pourquoi écrire un livre sur la mondialisation « Nourrir sans dévaster » ?

00:06:22 : Vous parlez de « dévaster la santé ». Vous avez une anecdote avec le poulet aux hormones du Brésil que vous avez vécu dans votre famille. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?

00:13:01 : Votre livre est en pleine actualité : vous abordez la volatilité des cours des matières premières, les accords de libre-échange, et les revenus des paysans.

Nous en sommes à la quatrième version de la loi EGAlim. Le Président de la République vient d’annoncer une mesure de prix plancher. Est-ce que vous pensez que ce prix plancher est une bonne mesure pour que l’on paie au moins aux agriculteurs un prix qui leur permettent de vivre ?

00:23:40 : Le gouvernement dit « pas de surtransposition pour les produits phytosanitaires »*. Que fait-on pour les produits phyto déjà interdits en France mais pas en Europe, je prends pour exemple l’acetamiprid, un insecticide qui concerne la betterave ? On se rappelle qu’en 2020 vous aviez réintroduit les néonicotinoïdes (insecticide) pour une période très courte. Que feriez-vous, aujourd’hui, concernant ces produits autorisés en Europe mais interdit en France ?

Surtransposition : « toute mesure nationale de transposition instaurant une norme plus contraignante que celle qui résulterait de la stricte application de la directive, sans que cela ne soit justifié par un objectif national identifié ». Source : www.vie-publique.fr

00:28:56 : Jean-Marc Jancovici, ingénieur et enseignant, s’est exprimé récemment en expliquant que, pour lui, il faut démondialiser l’agriculture. Est-ce que vous partagez cette vision ? Et est-ce que ce n’est pas trop tard ?

00:35:55 : Pourquoi, au début de la guerre en Ukraine, on a dit que ça allait être la famine en Egypte et en Afrique, et maintenant les polonais alertent sur la quantité de céréales ukrainiennes qui entre en Pologne ? 

00:43:57 : En 70 ans, on a perdu près de 2 millions d’exploitations. Aujourd’hui, il reste environ 400 000 exploitations. On est passé de 15 hectares en moyenne par exploitation à 80 hectares.

Le titre du livre c’est « Nourrir sans dévaster », mais est-ce qu’il n’y a pas une nécessité aussi d’accompagner les agriculteurs dans leur responsabilité grandissante sur l’aménagement du territoire et la gestion des communs (eau, air, sol) liée à l’évolution des exploitations ? Parce qu’avoir plus de surface, c’est avoir plus de poids sur la gestion de l’eau, de l’air et des sols.

00:55:37 : M. Julien Denormandie, il y a deux ans, en 2022, vous aviez été accueilli en majesté au Salon de l’Agriculture, les agriculteurs vous adoraient. Cette année, en 2024, le salon s’ouvre sur une tout autre ambiance. Qu’est-ce qui a, pour vous, à ce point changé en deux ans pour que la température soit aussi différente, notamment dans la relation entre le pouvoir et les agriculteurs ?

00:59:17 : Aujourd’hui, lorsque les closes miroirs portant sur les limites maximales de résidus de pesticides autorisés (LMR) sont imposées par l’Union Européenne, elles le sont au motivation de la santé du consommateur.

On voit néanmoins qu’il y a un effort fait récemment avec des limites maximales de résidus liées à deux néonicotinoïdes au motif de la protection des polinisateurs.

Est-ce que vous pensez que ce serait possible d’aller plus loin ?

01:03:53 : Fin